🚩 Comment transformer un job à la con à son avantage ?

Un job à la con consiste, entre autres — pas seulement, mais il s’agit souvent d’un paramètre important — à faire semblant de travailler.

Photo : Julian Myles 🚩 Comment transformer un job à la con à son avantage ? par Sylvie Gendreau, le blog du Nouveau leadership

Photo : Julian Myles 🚩 Comment transformer un job à la con à son avantage ? par Sylvie Gendreau, le blog du Nouveau leadership

Si votre job est un job à la con…

voici à quoi vos journées peuvent ressembler :

🚩 1. Vous égrenez plusieurs heures par semaine à ne rien faire ;

Néanmoins…

🚩 2. Vous devez faire mine de travailler, car votre employeur considère qu’il est moralement inacceptable de ne pas le faire.

Chaque fois que vous vous pliez à cette règle,

🚩 3. Vous êtes parfaitement conscient d’être alors sous la coupe de quelqu’un d’autre.

Job à la dure -vs- Job à la con

Selon David Graeber, dans son ouvrage Bullshit Jobs, il existe une distinction entre un job à la con et un job à la dure. Dans un job à la dure, prenons l’exemple d’un plongeur, sous le joug d’un patron tyrannique, le travailleur est conscient que son boulot est certes difficile et ingrat, mais qu’il est nécessaire. L’individu, vers qui il peut diriger sa colère parce qu’il est maltraité, est clairement identifiable.

Dans le cas d’un job à la con, il en est tout autrement. Face à un double principe fallacieux (l’inutilité de la tâche et le principe moral qui consiste à devoir faire semblant), vers qui doit-il se tourner ?

Il arrive même que le travailleur se trouve devant l’impossibilité d’identifier clairement à qui il devrait adresser ses récriminations. Qui, exactement, l’oblige à faire semblant ? L’entreprise ? La société ?

Nous ne réagissons pas tous de la même façon face au simulacre. Ce n’est pas évident de jouer à faire semblant surtout lorsqu’on ne connaît pas très bien les règles.

L’enquête menée par Graeber démontre que l’immense majorité de ceux qui affirment ne rien faire de leur journée disent ignorer si leur supérieur est au courant. Plusieurs ajoutent qu’ils ont du mal à croire que leur chef puisse être aussi aveugle, mais puisque le sujet est tabou… personne n’en parle !

Heureusement, tout n’est pas noir, certains créatifs contournent les règles. Graeber prend pour exemple Robin qui travaille comme intérimaire dans une entreprise Internet américaine. On peut considérer un job à la con comme une opportunité pendant un certain temps.

L’histoire de Robin,
de l’inutilité à l’utilité

D’entrée de jeu, on a expliqué à Robin qu’il était très important qu’il s’occupe en permanence. Il était toutefois interdit de surfer sur Internet. Robin a vite constaté que le simple fait d’avoir l’air occupé était très pénible. Il a donc décidé d’installer le fureteur Lynx sur son ordinateur. Lynx est un auteur texte. Rien que du texte sur un fond noir. De sorte que Robin, tout en furetant, donnait l’impression à celui qui aurait jeté un coup d’œil sur son écran, d’un technicien expert en train de coder. Par ce subterfuge, Robin a pu ainsi se consacrer à son passe-temps favori : l’enrichissement de pages Wikipedia. Du coup, il est très utile aux autres !!!

L’histoire de Robert,
se former en occupant un job à la con

Robin n’est pas un cas unique. Robert occupe un job stable d’assistant juridique dans un grand cabinet d’avocat. De son aveu même, le fait même d’occuper des tâches dénuées de sens lui a permis de tisser avec ses pairs des liens très forts.

Robert s’est débrouillé pour mettre la main sur un bureau où il pouvait s’asseoir dos au mur, de sorte qu’il pouvait passer en toute quiétude l’essentiel de ses journées à se former à la programmation informatique.

Robert donne l’exemple d’une tâche inutile : renommer à la main des milliers de fichiers. Il trouva le moyen d’automatiser le processus, libérant les heures gagnées pour se consacrer à ses recherches.

Une autre technique consistait à travailler simultanément sur deux projets supervisés par des patrons différents, ce qui lui permettait de dire que le projet de l’autre accaparait tout son temps.

Les créatifs contournent peut-être le problème, mais les situations de faux-semblants ne sont jamais idéales.

Références :

Graeber, David. Bullshit jobs. Les liens qui libèrent, 2018.

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