Marionnettes et MĂ©tavers đ©Vivons-nous dans une simulation ?
Cette question nâest pas nouvelle. Elle a inspirĂ© plusieurs cinĂ©astes (Matrix, WestworldâŠ) et alimentĂ© de nombreuses discussions parmi les philosophes.
Ceci est...
une illusion
ă°ïž
Ceci est... une illusion ă°ïž
Vivons-nous dans une simulation informatique ?
Voilà une question qui ne peut laisser notre imagination indifférente.
Câest dâailleurs un excellent thĂšme pour un dĂźner. Essayez⊠cela fonctionne Ă merveille pour enflammer les esprits.
Le premier qui a Ă©mis lâhypothĂšse quâil serait possible que nous vivions dans une simulation a Ă©tĂ© le philosophe suĂ©dois Nick Bostrom.
« Supposons », dit-il, « que dans un futur trĂšs Ă©loignĂ©, une civilisation immensĂ©ment plus avancĂ©e que la nĂŽtre qui sâintĂ©resse Ă des âč simulations historiques âș dâĂȘtres vivants ayant vĂ©cu dans un lointain passĂ© galactique. Leurs passions les auraient poussĂ©s Ă crĂ©er une multitude dâentitĂ©s qui en rĂ©alitĂ© ne seraient que des simulations. »
Bostrom suppute quâĂ la longue, il y aurait beaucoup plus âč dâentitĂ©s simulĂ©es âș que âč dâentitĂ©s rĂ©elles âș et que sur Terre, la possibilitĂ© quâil y ait une seule de ces entitĂ©s rĂ©elles serait nulle.
Ăvidemment on peut sâobjecter de multiples façons. Peut-ĂȘtre est-il impossible pour des entitĂ©s simulĂ©es dâatteindre un niveau de conscience comme le nĂŽtre. Il se pourrait aussi quâune civilisation beaucoup plus Ă©voluĂ©e que la nĂŽtre ne sâintĂ©resse tout simplement pas Ă ce type de simulation.
Personnellement, jâopterais pour cette hypothĂšse, bien quâĂ considĂ©rer la passion avec laquelle les aficionados de jeux vidĂ©o se consacrent Ă leur passion, il soit possible que je me trompe đ.. AprĂšs tout, les jeux de reconstitution sont trĂšs populaires auprĂšs de certains groupes. Alors, amusons-nousâŠ
Jouons le jeu quelques secondes !
Supposons que nous vivons dans une gigantesque simulation. LâidĂ©e dâun nombre rĂ©duit dâentitĂ©s rĂ©elles qui rĂ©giraient les rĂšgles de fonctionnement de la simulation ressemblerait Ă lâidĂ©e que lâon se fait habituellement dâun dieu. LâĂȘtre tout-puissant qui a conçu et qui prĂ©side Ă la destinĂ©e de tout ce qui existe.
Si tel est le cas, il est sans doute logique de vouloir plaire Ă celui ou celle qui contrĂŽle les manettes de la gigantesque console pour sâattirer ses faveurs.
Si nous sommes bel et bien les marionnettes (ou plutĂŽt les avatars) dâun immense jeu de simulation, il faut avouer que par les temps qui courent, notre performance narrative (conflits, revirements, drames, crises) est excellente. Sâagit-il de plaire au dieu en question, ou de le distraire ? Imaginez le plaisir que doit Ă©prouver ce dieu Ă la vue dâune « entitĂ© simulĂ©e » qui dĂ©cide un jour de coloniser Mars ou dâacheter pour la mirobolante somme de 44 milliards de $, une organisation qui a pour fonction de sâĂ©changer des textes de 280 caractĂšres au maximum.
Ou de voir une entitĂ© qui aurait compris le jeu au point de crĂ©er lui-mĂȘme une simulation dans la simulation en investissant 10 milliards de $ (mĂȘme si la premiĂšre tentative de son avatar a largement Ă©tĂ© ridiculisĂ©e par les Internautes), il ne doute pas que ce sera les divertissements de demain pour fuir un monde irrespirable. Pourquoi se contenter dâune vie ordinaire si on peut en simuler une extraordinaire ?
Matt Reed a crĂ©Ă© un avatar qui est devenu viral sur Snapcaht, reproduisant le premier avatar (ratĂ©, il faut bien lâadmettre) de Mark Zuckerberg pour Horizon Worlds. Depuis, ils ont amĂ©liorĂ©, mais la premiĂšre version restera dans les mĂ©moires đ.
Il est Ă©videmment impossible de prouver ou dâinfirmer lâhypothĂšse de la simulation informatique universelle. Il se peut que le but de lâhumanitĂ© soit de percer le secret de cette simulation. Mais que se passerait-il alors ? Le jeu prendrait-il fin aussitĂŽt ?
Vous ĂȘtes dâaccord avec moi ? Une soirĂ©e Ă imaginer diffĂ©rentes hypothĂšses risque de se terminer tard si vos invitĂ©s se passionnent pour votre jeu.
Revenons Ă la rĂ©alitĂ©âŠ
Qui choisissons-nous dâĂȘtre ?
Quâavons-nous envie de crĂ©er ?
Avec qui avons-nous envie de développer ce que nous souhaitons créer ?
Notre plus grande crĂ©ation nâest-elle pas notre vie ?
Qui a envie dâĂȘtre une marionnette dans la simulation de quelquâun dâautre ?
Que nous pensions quâil sâagit dâune simulation, ou que nous pensions ĂȘtre un sujet dans le royaume dâun dieu tout-puissant, nous nâen demeurons pas moins acteurs de lâexpĂ©rience. Nous vivons dans un mystĂšre que nous participons Ă crĂ©er. Aucun dâentre nous ne peut affirmer quâil a les preuves dâune thĂ©orie prĂ©cise plutĂŽt quâune autre. Mais chacun peut choisir la vie quâil veut vivre.
Nous nâavons pas les rĂ©ponses Ă toutes nos questions, mais nous avons des pistes. Nous savons que nous ne manquons pas dâimagination (câest un euphĂ©misme). Et parmi ces pistes, il y a nos intuitions. Elles appartiennent Ă un monde beaucoup plus subtil. Pour les entendre, il faut cultiver lâart du silence et de lâĂ©coute.
Lorsque nous nous ennuyons dans notre vie, lorsque nous sommes insatisfait.e ou frustrĂ©.e, il est temps de sâinstaller devant notre table Ă dessin et de commencer Ă esquisser les jeux de notre vie. Et câest ainsi que, peu Ă peu, notre propre simulation prend forme dans la rĂ©alitĂ©.
Pour entreprendre ce processus, Ă la Nouvelle Ăcole de CrĂ©ativitĂ©, nous crĂ©ons notre cabine de pilotage dans le programme Ma vie telle que je lâimagine. Nous devenons Ulysse (on trouve cela plus inspirant de prendre le large au grand air. Chacun a droit Ă son odyssĂ©e personnelle.
Essayer de comprendre qui nous sommes avant de dire ou de conseiller aux autres qui ils doivent ĂȘtre ou ce quâils doivent faire, remet les pendules Ă lâheure.
Mieux se connaĂźtre nâest-il pas le meilleur chemin pour un leader qui souhaite accompagner ses Ă©quipes Ă sâĂ©panouir davantage ?
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Référence :
Poole, Steven. The big idea: are we living in a simulation? THe Guardian, Aug 2022.
Sofia Pitt/CNBC-This Snapchat filter turned my face into Mark Zuckerbergâs viral Horizon Worlds metaverse avatar