Un exemple de cohésion d’équipe en Ukraine.
Dès le début de la guerre en Ukraine, une brigade s’est distinguée : la brigade Azov. C’est elle qui a été déployée pour repousser les attaques russes incessantes dans la forêt de Serebryansky dans des conditions éprouvantes avec des équipements limités.
Une guerre longue et difficile !
Malgré la supériorité de l’artillerie russe — les forces russes bénéficient d'un rapport de force en artillerie de cinq à un, voire dix à un dans les secteurs les plus intenses — l’armée ukrainienne tient le coup. Et ce, en dépit des nombreux problèmes auxquels elle doit faire face :
Le déficit d'artillerie par rapport aux forces russes, rend chaque engagement plus dangereux et coûteux en termes de vies humaines.
Les bombes planantes russes et les attaques de drones augmentent les pertes et destructions, compliquant la défense des positions.
Le manque de systèmes de défense aérienne modernes, comme les batteries de missiles Patriot, limite la protection contre les attaques aériennes russes.
Et forcément, les longues périodes sans aide militaire substantielle et les pertes continues affectent le moral des troupes et la capacité de mobilisation.
La visibilité réduite et les combats en forêt dense rendent les opérations encore plus dangereuses et complexes.
Enfin, l’armée ukrainienne doit faire face à des difficultés croissantes pour mobiliser de nouveaux soldats, avec une moyenne d'âge actuelle de 43 ans.
En dépit de ce que l’on aurait pu croire au début de la guerre, l’armée ukrainienne a su résister et résiste encore à l’armée russe. Pourquoi ?
Plusieurs raisons peuvent être invoquées, mais au sein de l’armée ukrainienne, la brigade Azov, se distingue tout particulièrement par une culture de respect mutuel et une structure de commandement inclusive qui permet à tous les niveaux hiérarchiques de se faire entendre. Cela contraste avec le modèle hiérarchique traditionnel et rigide souvent observé dans les armées, notamment celles inspirées du modèle soviétique.
La cohésion au sein de la brigade, combinée à une forte motivation et à une volonté de prouver leur valeur, a renforcé leur capacité à résister et à mener des contre-attaques efficaces malgré des conditions de combat difficiles.
Avec une moyenne d'âge inférieure à 35 ans, la brigade Azov bénéficie d'un personnel jeune et dynamique, capable de s'adapter rapidement et de faire preuve de résilience face aux défis.
Une ombre au tableau toutefois, une infime minorité parmi eux seraient, dit-on, des personnes d’extrêmes droites, voire néo-nazis. Difficile de faire la part des choses, les Russes font tout pour les discréditer en orchestrant des campagnes de désinformation. Pour le peuple ukrainien, les membres de ce bataillon sont des héros, car sans eux, leur pays aurait eu du mal à résister. Zélinsky, lui-même, les a défendus. En ce qui nous concerne, retenons surtout leur façon de collaborer, et ce pourquoi on les cite en exemple.
Un exemple de leadership pour les équipes autogérées ?
Les crises auxquelles l’ensemble de la planète devra faire face aux cours des prochaines années (défis environnementaux et économiques) forceront les entreprises à redoubler d’efforts pour développer de nouveaux produits et services.
Pour y parvenir, les leaders devront favoriser, à l’instar de la brigade Azov, la prise d’initiatives et l’autogestion de leurs équipes.
Pour réussir, les leaders doivent adopter plusieurs comportements clés :
Encourager l'autonomie :
Les leaders doivent permettre aux membres de l'équipe de prendre des décisions indépendantes et de résoudre leurs propres problèmes. Cela implique de déléguer des responsabilités et de faire confiance à l'équipe pour gérer ses tâches.
Développer les compétences des membres :
Il est crucial de former les membres de l'équipe afin qu'ils possèdent les compétences nécessaires pour accomplir leurs tâches de manière autonome. Cela inclut des compétences techniques, de gestion du temps et de résolution de problèmes.
Soutenir la cohésion de l'équipe :
Les leaders doivent encourager une culture de collaboration et de soutien mutuel. Cela peut être fait en favorisant une communication ouverte et en aidant à résoudre les conflits internes rapidement.
Fournir des ressources adéquates :
Assurer que l'équipe dispose des ressources nécessaires, qu'il s'agisse d'outils, de technologies ou d'informations, pour accomplir ses tâches de manière efficace et autonome.
Fixer des objectifs clairs et mesurables :
Les leaders doivent définir des objectifs précis et réalisables pour l'équipe, tout en laissant la flexibilité nécessaire pour que l'équipe décide des meilleures façons de les atteindre.
Évaluer et offrir des feedbacks constructifs :
L'évaluation régulière des performances de l'équipe et la transmission de feedbacks constructifs aident à identifier les domaines d'amélioration et à reconnaître les succès, renforçant ainsi la motivation et l'engagement.
Promouvoir l'apprentissage continu :
Encourager une culture d'apprentissage continu au sein de l'équipe, où les membres sont incités à partager des connaissances et à chercher des opportunités de développement personnel et professionnel.
Adopter un style de leadership adaptatif :
Les leaders doivent être capables de s'adapter aux besoins changeants de l'équipe et du contexte organisationnel, en passant de manière souple de rôles de coach, mentor, facilitateur et supporter.
Les équipes autogérées favorisent l’innovation au sein des entreprises, mais elles présentent aussi d’autres avantages :
Augmentation de l'engagement des employés :
Les équipes autogérées permettent d'accroître l'engagement et la participation des employés en leur donnant plus de contrôle et de responsabilité. Cette autonomie renforce le sentiment d'appartenance et de motivation, ce qui peut mener à une amélioration de la satisfaction au travail et de la productivité.
Amélioration de la capacité d’adaptation et de la réactivité :
Les équipes autogérées sont souvent plus souples et capables de s'adapter rapidement aux changements, car elles peuvent prendre des décisions sans attendre l'approbation des niveaux hiérarchiques supérieurs. Cette réactivité est cruciale dans des environnements de travail dynamiques et en constante évolution.
Réduction des coûts de supervision :
En diminuant la nécessité de supervision constante, les entreprises peuvent réduire les coûts liés à la gestion et à la supervision des équipes. Les équipes autogérées prennent en charge des fonctions de management, ce qui libère des ressources managériales pour d'autres tâches stratégiques.
Amélioration de la qualité des décisions :
Les décisions prises par les équipes autogérées sont souvent de meilleure qualité, car elles sont basées sur les connaissances et les expériences combinées de tous les membres de l'équipe. Cela peut conduire à des solutions mieux informées et plus équilibrées.
Renforcement des compétences et du développement personnel :
Travailler dans une équipe autogérée permet aux membres de développer des compétences en leadership, en gestion de projet, et en résolution de problèmes. Cette opportunité de développement personnel et professionnel est bénéfique tant pour les employés que pour l'organisation dans son ensemble.
Références :
Elite force bucks trend of Ukrainian losses on eastern front. The Guardian.
Leadership for Self-Managing Work Teams: A Typology and Integrative Model. Stewart, Greg. Human Relations.
The five dysfunctions of a team. Patrick Lencioni. Wiley.
L’histoire inspirante de Marie-Madeleine Fourcade, leader du réseau de résistance Alliance durant la Seconde Guerre mondiale. Son courage, sa vision, et son leadership exemplaire nous enseignent des leçons précieuses sur la capacité à mobiliser et inspirer en période de crise.