Pas de projets, tu meurs à petit feu 😔

Une vie de loisir est-elle vraiment un cadeau ?

Pas de projets, tu meurs Ă  petit feu par Sylvie Gendreau

Pas de projets, tu meurs Ă  petit feu par Sylvie Gendreau

Je connais des personnes qui ont pris leur retraite Ă  50 ans.

Une vie de loisirs !

Cela vous fait-il envie ?

Moi, non.

Mais eux, ils sont heureux.

Ils n'aimaient pas leur emploi.

Ils ont Ă©conomisĂ© Ă©normĂ©ment pour avoir cette vie paisible.

Une routine, un peu de sport, quelques croisiĂšres.

Lorsque j'Ă©tais jeune chercheure, le sujet de la sociĂ©tĂ© des loisirs nous passionnait. On imaginait une sociĂ©tĂ© oĂč plus personne ne travaillerait.

L'inactivité permet de réfléchir. Et c'est excellent aussi longtemps que nous avons un projet.

Je connais une Ă©crivaine de 90 ans qui Ă©crit un livre presque chaque annĂ©e. Elle resplendit de bonheur.

J'admire Jean Malaurie, 95 ans, qui vit une vie trĂ©pidante et engagĂ©e. Si vous ne connaissez par cet homme hors du commun, je vous invite Ă  Ă©couter sa conversation* avec Étienne Klein sur France Culture.

Et je lis le message de Monique :

« Bonjour Sylvie. Je termine bientĂŽt mes cours Ă  l’universitĂ© du troisiĂšme Ăąge. Je dĂ©buterai le cours Dessinez votre futur. DĂ©jĂ  mon lieu de crĂ©ation existe avec une phrase prometteuse : suivez vos rĂȘves, ils connaissent le chemin.»

J'ai envie plus tard d'ĂȘtre comme ces personnes. Parce que je pense sincĂšrement que sans projets, tu meurs Ă  petit feu.

Les expériences menées auprÚs des personnes ùgées à qui l'on confie des responsabilités vivent plus longtemps et en meilleure santé.

Est-ce une raison pour s'accrocher Ă  son emploi ? Je ne le pense pas.

Il faut faire place Ă  la relĂšve. 

Un modÚle que je trouve intéressant est celui initié par Ricardo Semler au Brésil. Il a transformé l'entreprise manufacturiÚre traditionnelle fondée par son pÚre, Semco : horaires flexibles, management participatif, cogestion.

Ricardo prÎne l'inactivité. Pas la paresse.

Parce que c'est souvent pendant ces moments que nous avons nos meilleures idées.

Chez Semco, on peut prendre des congés sabbatiques, décider de travailler à mi-temps. Ricardo n'encourage pas les salariés à prendre leur retraite.

Il préfÚre qu'ils continuent à venir travailler quelques jours par mois... mais il leur permet de prendre des congés durant toute leur carriÚre.

Ainsi les plus jeunes bénéficient de leur expérience. Les savoirs se transmettent.

Ce qui compte chez Semco, ce n'est pas oĂč tu travailles ni l'heure Ă  laquelle tu travailles ni mĂȘme ce que tu fais exactement.

Ce qui importe chez Semco, c'est la performance.

Tout le monde est responsable de la performance de l'entreprise.

Et puisque tout le monde est responsable, il y a peu de niveaux hiĂ©rarchiques. Les salariĂ©s choisissent leur chef tous les six mois.

Tous les chiffres sont disponibles. Tout le monde sait combien chacun gagne. Tout est transparent.

Les salariés décident de leur salaire et choisissent avec quels collÚgues ils veulent travailler.

Les prises de décision sont plus lentes, c'est vrai.

Mais, l'exécution est beaucoup plus rapide.

Le modĂšle fonctionne pour eux. Le taux de croissance impressionnant de Semco (46,5% en moyenne pour les 20 derniĂšres annĂ©es) le prouve. Et son taux de roulement est extrĂȘmement bas (moins de 2%).

Un style de gestion qui leur réussit.

Cela ne convient pas à tous d'avoir des responsabilités ainsi.

Surtout si on n'en a pas l'habitude.

Mais si on a la chance d'évoluer dans une telle culture, nos neurones sont stimulés.

Que l'on ait 17 ans ou 97 ans, avoir un projet est stimulant.

Ma question pour vous : que risquez-vous Ă  essayer ?

Le bonheur est souvent Ă  quelques pas d’une nouvelle dĂ©cision.

Pourquoi ne pas commencer par

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* conversation de Jean Malaurie avec Étienne Klein

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