Les émotions sont-elles contagieuses ?
La réponse est oui !
À quel point sommes-nous affectés par les émotions d’autrui ?
Nous le sommes tous, à des degrés divers, mais nous ne réalisons pas toujours les conséquences d’une telle contagion.
Des études ont été réalisées sur Facebook auprès de 700 000 utilisateurs. Elles démontrent qu’il suffit d’être exposé à des contenus négatifs pour que les utilisateurs aient tendance à leur tour à diffuser des contenus négatifs.
Comment cette contagion s’opère-t-elle ? Par mimétisme. Et ceux qui, plus que d’autres, sont aptes à décoder rapidement le langage non verbal, à imiter le comportement d’autrui, ou à lire un état émotionnel sont particulièrement disposés à être contaminés…
Faut-il alors se protéger ?
Certainement !
En particulier ceux qui « absorbent » les émotions et les « énergies » de manière intense. Ils ressentent alors le besoin de décompresser, et de se retrouver seul.
La contagion émotionnelle est particulièrement rapide en temps de crise, mais en tout temps elle est amplifiée par l’utilisation désormais intensive des réseaux sociaux.
Se prémunir contre la contagion émotionnelle est nécessaire surtout qu’il s’agit d’un mécanisme naturel. Les humains ont tendance à imiter et à synchroniser leurs expressions faciales, leur voix, leurs postures. C’est ainsi qu’ils convergent émotionnellement.
Comment se protéger ?
Le processus peut être décomposé en 3 étapes successives :
➜ Mimétisme
➜ Feedback
➜ Contagion
Le cerveau, plus spécifiquement le cortex cérébral, s’active lorsque nous cherchons à imiter autrui. Cette tendance au mimétisme s’explique, car nous nous sentons plus en sécurité lorsque nous faisons ce que les autres font. Nous avons alors le sentiment (agréable) de faire partie du groupe.
En soi, ce mécanisme n’est pas répréhensible, car il est à la base de tout processus d’apprentissage (en particulier celui de l’enfant) : nous regardons ce que font les autres, et nous faisons la même chose.
Un autre mécanisme responsable de la contagion émotionnelle est la gratification, la décharge de dopamine dans notre système nerveux. Si vous anticipez une gratification éventuelle, dans le cas d’une manifestation, par exemple, il se peut que vous n’hésitiez pas à recourir à la violence pour vous conformer au comportement collectif du groupe.
Si vous hésitez, vous ressentirez, plus ou moins consciemment et avec plus ou moins d’intensité, une douleur causée par l’exclusion du groupe.
Finalement, un autre mécanisme est en cause. Le traumatisme. Chez certains, en particulier ceux qui ont connu un traumatisme ou un abus sévère, le système limbique et l’amygdale s’emballent. L’individu perd le contrôle et risque de devenir rapidement violent.
Le fait de prendre conscience du danger que représente la contagion émotionnelle nous incite à adopter des comportements préventifs :
Choisir vos fréquentations : c’est une façon de se mettre à l’abri d’émotions négatives. Avec qui est-ce que je me sens bien ? Qui est en mesure de mettre en valeur mes qualités ? Avec qui est-ce que je me sens vraiment moi-même ?
Communiquer : si le contact est inévitable avec un individu aux émotions très négatives, pourquoi ne pas engager la conversation et tenter (dans la mesure du possible) d’alléger l’atmosphère.
Vaccinez-vous : il s’agit, rassurez-vous, d’un vaccin version soft : dormez suffisamment, alimentez-vous correctement, faites de l’exercice, et donnez du sens à vos actions.
Compartimentez : un exercice de visualisation qui consiste à déposer vos émotions négatives sur une étagère, juchée préférablement très haut dans une étagère, et hors de portée.
Méditer : Ayez recours à des pratiques qui, à la longue, vous permettront de réguler vos états émotionnels.
L’histoire inspirante de Marie-Madeleine Fourcade, leader du réseau de résistance Alliance durant la Seconde Guerre mondiale. Son courage, sa vision, et son leadership exemplaire nous enseignent des leçons précieuses sur la capacité à mobiliser et inspirer en période de crise.