✂️ Le Slow Fashion et l’image de soi
L’industrie de la mode est la troisième industrie manufacturière en importance dans le monde, derrière celles de l’automobile et de l’électronique.
✂️ Le Slow Fashion et l’image de soi par Sylvie Gendreau, le blog Avoir du Style de La Nouvelle École de Créativité
La Fast Fashion fait rouler, depuis plusieurs années déjà, un système de production accéléré qui enfile collection sur collection et rejette dans l’environnement une quantité considérable de rebut de toutes sortes.
La Fast Fashion est aujourd’hui attaquée de toute part, tant au niveau de la quantité de ressources qu’elle mobilise, des rejets qu’elle provoque, que des conditions de travail.
De plus en plus de voix s’élèvent pour que l’on déloge la Fast Fashion et qu’on la remplace par le Slow Fashion.
Qu’est-ce que le Slow Fashion ?
Le terme Slow Fashion est un dérivé de Slow Food, un mouvement créé dans les années 1980 en Italie, en réaction à la présence sans cesse grandissante du Fast Food.
Le Slow Food est simple à comprendre, mais difficile à mettre à exécution. Elle cherche à conjuguer le plaisir de manger de pair avec un engagement solidaire envers la communauté (locale) et le respect de l’environnement.
De manière analogue, le but poursuivi par le Slow Fashion est de faire en sorte que la consommation hédoniste de vêtements de mode puisse désormais être compatible avec le développement durable et de bonnes conditions de travail pour tous les collaborateurs de l’industrie.
Se vêtir ne se résume pas seulement à enfiler des vêtements pour des raisons strictement fonctionnelles. Le Slow Fashion ne nous convaincra pas s’il s’agit simplement d’acheter des vêtements avec une empreinte carbone quasi nulle.
Le plaisir doit aussi être au rendez-vous. Qui dit plaisir doit obligatoirement se référer à un concept plus large et tout aussi complexe à saisir, celui de satisfaction.
Lorsqu’on dit qu’un individu a du style, que ses vêtements sont stylés, on se réfère à sa capacité d’exprimer sa personnalité par le biais de ses vêtements.
Idéalement, un vêtement qui a du style, ne représente pas seulement (et heureusement) l’air du temps, la tendance du moment, mais aussi la capacité de celui ou celle qui les porte, d’exprimer ses préférences, ses valeurs et son besoin de se faire reconnaître et accepté par autrui.
L’image de soi, c’est bien sûr la perception qu’un individu a de lui-même, mais aussi par extension ce que les vêtements qu’il porte disent de son identité et de ses valeurs.
L’image de soi pourrait se décliner de quatre façons différentes :
🚩 L’image de soi : comment l’individu se perçoit (tel qu’il est) ?
🚩 Le soi idéal : comment l’individu aimerait qu’on le perçoive.
🚩 Le soi social : la façon dont l’individu est perçu par son entourage.
🚩 Le soi social idéal : la manière dont l’individu aimerait être perçu par son entourage.
Nous tenons tous à notre image de soi. Nos comportements, nos actions visent à protéger et, si possible, à améliorer cette image (même si certains affirment ne pas s’en soucier).
Lorsque nous pensons que notre image devrait être améliorée, les vêtements constituent un moyen efficace de rehausser notre image de soi et qu’elle se rapproche du soi idéal et du soi social idéal.
Le Slow Fashion pourrait et devrait être envisagé sous cet angle.
Comment le Slow Fashion pourrait-elle rehausser notre image de soi ?
Ou plus précisément, comment les acteurs du Slow Fashion pourraient-ils nous convaincre que l’achat de vêtements qui, non seulement favorise le développement durable au sein de l’industrie de la mode, mais participe également au plaisir qui consiste à tirer une satisfaction de porter des vêtements qui rehausse notre image de citoyen responsable.
Référence
Noris, A. Et all. Digital Fashion: A systematic literature review. A perspective on marketing and communication. JOURNAL OF GLOBAL FASHION MARKETING.