La musique binaurale aide-t-elle à mieux dormir ?
Silence ou musique, quoi choisir ?
À l’aide d’un casque stéréo, lorsque deux sons de fréquences légèrement différentes sont émis, l’un dans l’oreille gauche, l’autre dans l’oreille droite, il se produit dans le cerveau des pulsations de basse fréquence. Ces pulsations sont des battements binauraux. Les battements binauraux* auraient pour effet de réduire l’anxiété et le stress. De plus, ils pourraient être efficaces pour combattre les problèmes d’insomnie.
Un étude coréenne a tenté d’élucider les mécanismes qui permettrait d’expliquer les effets produits par les battements binauraux pour contrer l’insomnie.
Une quarantaine de participants se sont portés volontaires pour participer à cette étude. Trente minutes avant d’aller au lit, sur une période de deux semaines, ils ont coiffé un casque d’écoute diffusant une musique. Cette musique était ou non accompagnée de battements binauraux.
Au terme de l’expérience, les mesures EEG (électroencéphalographie) prises sur le cerveau des participants montrent que l’écoute d’une musique accompagnée de battements binauraux réduit l’amplitude des ondes bêta. Or les ondes bêta sont justement associées à un état de pensée actif, parfois à de l’anxiété, ainsi qu’à un niveau élevé de concentration.
De nos jours, d’aucuns se plaignent de mal dormir. L’importance du sommeil nous concernent tous. Mais qu’en est-il des athlètes de haut niveau ? Ils n’échappent pas aux problèmes d’insomnie. Sauf que chez eux, le problème se pose avec une acuité particulière. En effet, bien dormir — ou mieux dormir — peut avoir une incidence directe sur leur performance : santé, bien-être, état mental.
Les études** menées sur la qualité du sommeil sur une longue période sont rares. Celle menée en 2013 a pour objectif d’améliorer la qualité du sommeil des footballeurs.
La qualité du sommeil est déterminée par la présence et l’amplitude des ondes alpha, theta et delta durant le sommeil. La présence et l’amplitude de ces fréquences dans le cerveau sont modulées tout au long du sommeil selon des phases précises.
Les chercheurs ont procédé à une synchronisation des ondes cérébrales (brainwave entrainment)*** durant le sommeil des athlètes. Là aussi, il s’agit de battements binauraux, mais les ondes sont diffusées par le truchement d’un oreiller****, fabriqué en Allemagne, spécialement conçu à cet effet.
Les résultats démontrent que cette stimulation améliore la qualité du sommeil des athlètes et leur état mental au réveil. La méthode utilisée est à la fois non-invasive, confortable, et, compte tenu de l’agenda souvent chargé d’un athlète de haut niveau, ne représente aucune contrainte de temps additionnelle.
Je sais, certains d’entre vous rêvent de posséder un tel oreiller et certains peut-être d’en fabriquer ! Les expériences des chercheurs pour soutenir les athlètes rejailliront éventuellement sur l’ensemble de la population.
En cherchant un problème dont la solution pourrait mener à une innovation, une de mes doctorantes, me demandait la semaine dernière si le problème de pouvoir réduire ses heures de sommeil sans affecter son état santé était un bon problème. Hélas, même si nous souhaitons tous économiser du temps, réduire nos heures de sommeil n’est pas une solution à rechercher.
Dormir de 7:30 à 8:30 heures par nuit est essentiel pour la très grande majorité d’entre nous. Faire de bonnes nuits de sommeil, nous aide à apprendre, réfléchir, réussir. Ce n’est pas dormir qui est le problème, mais souvent l’organisation de notre temps et de nos routines lorsque nous ne dormons pas.
Vous pouvez déjà expérimenter avec de la musique binaurale, Spotify a une playlist intitulée Musique binaurale pour dormir.