Exposer ou Camoufler
Petites astuces qui changent tout !
Photo : Sylvie Tittel Exposer ou Camoufler par Sylvie Gendreau
J’avais rendez-vous dans une librairie à Montréal, une journée glaciale de janvier. J'avais marché pendant près d’une heure à l’extérieur. J’ai décidé d’entrer au centre Montreal Trust pour être à l’intérieur dès que possible.
Il y avait des vêtements en désordre partout sur les tables et au sol. Des pyramides de vêtements. Les vendeuses semblaient épuisées. Je leur ai demandé ce qui se passait, pourquoi tous ces vêtements au sol ? « Ce sont les soldes et les personnes jettent les vêtements n’importe où, » m’ont-elles répondu en haussant les épaules. J’ai traversé le magasin ZARA pour rejoindre la librairie de l’autre côté.
J’étais sous le choc. On aurait dit une satire du monde de consommation. J’ai repensé à l’installation intitulée Personnes de Christian Boltanski dans la nef du Grand-Palais à Paris en 2010. Nous étions en janvier, il faisait froid sous la verrière. L’artiste avait mis en scène le destin tragique et la précarité humaine au travers de milliers de vêtements étalés au sol. Des pyramides de vêtements. Poignant !
Celles qui ont incarné à merveille notre engouement pour la consommation, ce sont bien sûr, les quatre actrices de Sex in the City… surtout Carrie Bradshaw.
J’ai moi-même été une active consommatrice à une certaine époque. Une des premières pièces que j’ai dessinée lorsque j’ai acheté mon premier appartement a été ce placard qu’on appelle walk-in parce qu’on peut marcher à l’intérieur… chaque vêtement avait sa place, tout était rangé.
Dans un monde idéal, nous aurions tous des appartements avec un rangement optimisé.
Mais les temps changent. Nous sommes de plus en plus nombreux sur la planète.
La tendance ?
On construit moins de maisons et plus d’appartements. Et non, ils ne sont pas plus grands avec plus de rangements. Ils sont petits, avec peu de rangements et de plus en plus chers. Lorsque j’ai échangé avec l’architecte Moshie Safdie au Sommet mondial du design l’automne dernier, il m’expliquait la nécessité de construire des immeubles avec des jardins suspendus en hauteur, car la superficie au sol ne sera plus suffisante pour qu’il y ait assez de place pour tous dans nos villes.
Lorsque je vivais en Europe, plusieurs de mes amis trouvaient mes appartements relativement grands, moi je m’y sentais à l’étroit, ayant l’impression qu’il n’y avait jamais assez de rangements.
Ikea a bien compris ce problème douloureux, l’entreprise fait fortune avec ses armoires et ses étagères.
Depuis ce temps, j’ai changé de perspective.
Bien sûr, si on m’offrait un appartement de rêve, il serait comme mes anciens appartements. J’aime les grands rangements, cela permet de créer des décors minimalistes avec très peu d’objets puisqu’on a l’espace pour les camoufler.
Mais le manque d’espace permet de se poser des questions fondamentales : pourquoi tous ces objets au juste ? Pourquoi tous ces vêtements ?
Si vous analysez les habitudes de vie, nous utilisons souvent 20 % d’une maison ou d’un appartement s’il est vaste, c’est la fameuse loi de Pareto. Et nous portons souvent seulement 20 % de notre garde-robe.
Apprendre à vivre en utilisant 100 % de ce que nous possédons serait donc une compétence à développer.
Je vous parle de ce sujet parce qu’en faisant mes dernières recherches pour l’atelier Mon style, ma garde-robe, j’ai eu une révélation.
Plus nous avons de grands placards, plus nous les remplissons. Les placards et les rangements peuvent devenir des aspirateurs dans lesquels nous entassons toujours plus de choses.
Pour revenir à la garde-robe, ma philosophie désormais, même si j’ai encore beaucoup de choses et que je suis dans de plus petits espaces, c’est de mettre ce que j’ai en scène.
Pour que le rangement ne soit plus pénible, je transforme l’exercice en jeu. Je fais de la curation !
Plutôt que de les camoufler dans des cartons, des valises ou des sacs, j’expose ce que j’ai. J’ai retiré les cartons qui étaient sous le lit, sorti ce qui était rangé dans des valises. J’expose tout.
Cette stratégie a plusieurs avantages :
Faire prendre conscience du trop, si trop il y a ;
Reconnaître l’objet de valeur ;
Réduire fortement (voire annuler) le désir de consommer ;
Transformer le tri occasionnel en activité routinière, il est beaucoup plus facile de se débarrasser de ce qui nous encombre lorsque c’est à la vue et facilement accessible ;
Gain de temps pour trouver ce que l’on a ;
Se souvenir de tout ce que l’on possède ;
Profiter de tout ce que nous avons ;
S’habiller en un temps record en variant les tenues.
C’est également une façon de stimuler notre créativité.
On dit que la nécessité est mère de l’invention.
J’ai optimisé le rangement pour finalement m’apercevoir que je ne profitais pas de ce que j’avais.
La chose la plus précieuse pour moi, c’est le temps. Je n’ai pas de temps à perdre à chercher ce que j’ai, soit c’est facilement accessible, soit cela restera dans des cartons mois après mois, année après année.
Donc, si vous êtes jeune et maximaliste… cela mérite réflexion, venez voir mes placards et mon système.
Si vous avez envie de vous constituer une garde-robe durable qui apporte de la valeur à votre vie sans vous encombrer ? J’ai la solution.
Et si vous êtes plus âgés et que le minimalisme vous tente, mais vous semble encore hors de portée… venez faire vos premiers pas avec moi.
Je vous dévoilerai comment j’ai doublé le rangement sans plus d'espace.
En première partie, on libère et réorganise, on fait peau neuve !
En deuxième partie, on réinvente son look avec créativité !