Comment réagissez-vous face à l’anxiété ?

Sylvie Gendreau, auteure, entrepreneure et professeure en compétences psychosociales, est la co-fondatrice de La Nouvelle École de créativité et des Cahiers de l’imaginaire.

Sylvie Gendreau, auteure, entrepreneure et professeure en compétences psychosociales, est la co-fondatrice de La Nouvelle École de créativité et des Cahiers de l’imaginaire.

En situation de crise, si vous êtes de nature anxieuse, vous ne réagirez pas de la même manière qu’une personne qui ne l’est pas.

Comment réagissez-vous face à l’anxiété ? par Sylvie Gendreau

Comment réagissez-vous face à l’anxiété ? par Sylvie Gendreau

Voici une synthèse d’études pour comprendre où vous en êtes pour vous aider à réguler vos émotions.

Il existe six différentes stratégies qui nous permettent de réguler nos émotions : 

1. Accepter. Nous ne portons pas de jugement nous acceptons la situation telle qu’elle se présente.  

2. Éviter. Nier le problème et tenter de ne pas y penser.  

3. Exprimer son mécontentement, voir sa colère. Et ruminer. 

4. Réévaluer la situation de manière positive. 

5. Tenter d’entrée de jeu de résoudre le problème auquel nous sommes confrontés. 

6. Solliciter l’avis d’autrui, son appui. S’exprimer et chercher un réconfort.

Nous optons pour l’une ou l’autre des six stratégies selon notre niveau d’anxiété afin de réguler nos émotions. 

Mais ces stratégies ne sont pas évoquées au même moment. 

Des études* ont montré que : 

Le recours aux cinq premières stratégies varie en fonction du temps. Ce qui n’est pas le cas pour la sixième stratégie. 

Plus le temps passe, moins l’individu aux prises avec une situation anxiogène s’en remet aux stratégies de l’évitement et de l’expression de son mécontentement (la rumination). 

À l’inverse, plus le temps passe, plus l’individu aux prises avec une situation anxiogène risque d’opter pour les stratégies d’acceptation et de résolution de problèmes. 

  • Il existe une dynamique de régulation qui nous permet de faire face à ses situations anxiogènes et la quatrième stratégie, la ré-évaluation positive d’une situation. Le moment où l’individu aux prises avec une situation anxiogène a recours à cette stratégie se situe en plein milieu de ce processus. 

  • Les deuxième et troixième stratégies, respectivement l’évitement et l’expression de son mécontentement, sont utilisées au début de la dynamique de régulation. Ces deux stratégies sont particulièrement efficaces pour diminuer l’intensité des affects négatifs. 

  • La quatrième stratégie, la ré-évaluation positive d’une situation, intervient habituellement plus tard dans la dynamique de régulation. Elle permet de prendre en compte les tenants et les aboutissants d’une situation. Elle n’est pas immédiatement considérée si la situation déclenche des émotions trop intenses. 

La première stratégie, l’acceptation, n’intervient qu’en fin de course, après que différentes options aient été envisagées sans succès, et que l’individu aux prises avec une situation anxiogène réalise qu’il est impossible de contrôler la situation. La quatrième stratégie, la réévaluation est utile pour transformer un affect négatif en un affect positif. La première stratégie, l’acceptation, sera privilégiée par les individus anxieux qui voudront le plus rapidement possible diminuer le flux d’affects négatifs. 

La cinquième stratégie, la résolution de problèmes, n’est pas utilisée de prime abord. L’individu aux prises avec une situation anxiogène cherche dans un premier temps à réduire l’intensité de l’affect, ensuite à évaluer son impact et finalement à tenter de résoudre le problème. 

Qu’est-ce qui distingue les individus anxieux de ceux qui ne le sont pas ? 

Les résultats de l’étude démontre que pour les deux types d’individus, la dynamique de régulation est la même. Un seul paramètre les distingue. 

Les individus anxieux auront tendance à recourir, à la fin de la dynamique de régulation, à la première stratégie, l’acceptation. À court terme, cette stratégie permet de contrer plus facilement une vague d’affects négatifs. Même à long terme, l’acceptation permet de réduire l’anxiété d’anticipation d’événements jugés anxiogènes. 

Une telle approche peut toutefois être considérée comme un handicap : 

1. La stratégie de l’acceptation peut s’apparenter à de la résignation et constituerait en réalité une incapacité de l’individu à accepter les émotions négatives et à les surmonter véritablement. 

2. Accepter trop rapidement une situation, sous prétexte de se mettre à l’abri des affects négatifs qui nous submergent alors, empêche de rechercher activement des solutions efficaces et durables pour faire face à des situations analogues lorsqu’elles se présenteront de nouveau. 

Références
* études

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